Véritable rite de passage, le brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur est également un premier pas vers le monde du travail. Zoom sur ce diplôme qui malgré sa cinquante et unième année n’a de cesse de se renouveler.
Né de l’essor des centres de loisirs et séjour de vacances dans les années 60 mais surtout de la volonté de l’Etat de former les encadrants au début des années 70, le BAFA a d’abord connu une phase d’essai au travers de ce que l’on appelait : le livret d’aptitude aux fonctions de moniteur. C’est en 1973 qu’il sera nommé tel qu’on le connait aujourd’hui : le brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur. C’est alors le premier diplôme qui en France est dispensé, dans sa quasi-intégralité, par des associations et qui plus est à un public qui est principalement mineur.
Si depuis sa création son déroulement reste le même, une formation générale de huit jours, suivi d’un stage pratique de quatorze jours minimums et enfin d’un approfondissement de six jours ; son contenu quant à lui est constante mutation. D’une part l’habilitation nationale laisse la liberté aux organismes de formation de donner le cap qu’ils souhaitent à leur formation et d’autre part parce que le décret régissant le diplôme évolue avec son temps. Les deux dernières modifications impactantes sont encore récentes. Tout d’abord, l’âge minimum d’accès à la formation est fixé, depuis octobre 2022, à 16 ans – contre 17 ans jusqu’alors. Le décret de février 2024 apporte quant à lui, une dimension nouvelle en intégrant à la formation « la prévention des violences sexistes et sexuelles et du harcèlement », la transmission de « l’égalité entre les femmes et les hommes » ainsi que la prévention de « toute forme de discrimination notamment sur le fondement de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre ».
Ces modifications apportées au décret de 2015 sont, en outre, l’opportunité pour nos équipes de réinterroger leurs pratiques et de formaliser des sujets de société qu’ils avaient déjà coutume d’aborder. Réaffirmant la volonté de la Ligue de défendre les droits humains.
Marqueur contemporain, la formation évolue au fil du temps en fonction des besoins et des préoccupations sociétales identifiées clairement par la jeunesse. Charge à leurs ainés, les animateurs confirmés, de les guider dans leur réflexion et de faire vivre l’émancipation en leur faisant prendre conscience, au travers de débats et d’échanges, de l’importance de s’engager sur ces sujets. Ces mesures offrent au BAFA l’opportunité de jouer pleinement son rôle d’incubateur des citoyens de demain, éclairés.
Les jeunes s’engagent dans une formation tout au long de laquelle ils seront sensibilisés et amener à faire vivre les valeurs de la république et la laïcité. C’est ainsi qu’à leur tour ils pourront les transmettre à leurs futurs publics.