Les citoyens ont le pouvoir de réaliser d’être et de construire le changement : lancement de la semaine départementale de l’éco-citoyenneté
Changements climatiques, extinctions de masse, érosion de la biodiversité, raréfaction des ressources naturelles et migrations climatiques menacent notre vivre ensemble démocratique et pacifique, mais surtout ils menacent la survie même de l’espèce humaine.
Ce triste constat est le résultat d’un système productiviste commencé avec la révolution industrielle amplifié avec une économie libérale mondialisée qui considère la nature comme un réservoir inépuisable de richesses.
La crise écologique que nous vivons vient nous rappeler que l’espèce humaine n’est ni au-dessus de la nature, ni à côté, mais qu’elle fait partie intégrante des écosystèmes à égalité avec les espèces animales et végétales. Cette crise est le résultat de la destruction des équilibres écologiques fragiles qui ont mis des millions d’années à se mettre en place et qu’on a mis en péril en 150 ans.
La survie de l’espèce humaine est aujourd’hui clairement posée et c’est la première fois dans l’histoire de l’humanité que cette question se pose. Après le siècle des lumières, nous avons cru que le développement des sciences et des techniques permettrait à l’Homme de s’affranchir de la nature. Bien sûr de grands progrès ont été réalisés en matière de santé et de bien être. Les combats sociaux, la place que l’éducation populaire y a pris, ont permis que ces progrès bénéficient au plus grand nombre même si de grandes inégalités subsistent.
Aujourd’hui nous sommes au pied du mur. L’histoire nous enseigne que les systèmes politiques et économiques ont une forte inertie aux changements, et que les grandes avancées sociales ont été portées par des utopies collectives associées à des mobilisations citoyennes .
Face à cet enjeu majeur l’éducation populaire doit être au rendez-vous de la construction d’un nouvel humanisme écologique et social, comme elle l’a été au milieu du 19ème siècle lorsqu’elle a contribué au mieux être des laissés pour compte du capitalisme industriel. Les grandes avancées sociales, l’école laïque, le droit d’association, la loi de 1905 sur la laïcité ont été le résultat de mobilisations collectives où l’éducation populaire a contribué à éveiller les consciences.
La Ligue de l’Enseignement du Pas de Calais , invite l’ensemble du réseau associatif, les militants, nos partenaires à s’engager à nos côtés dans une dynamique de transformation en profondeur de nos modes de vie qui impactera positivement l’avenir de plusieurs générations.
Nous sommes fermement résolus à agir pour :
- Une véritable éducation populaire en matière d’éco-citoyenneté, s’adressant aux plus jeunes comme aux plus âgés, aux habitants des quartiers populaires comme à ceux des quartiers résidentiels,
- Des mesures prioritaires en matière de transition écologique compréhensibles pour tous et justes socialement,
- Permettre à chacun d’être acteur de la transition écologique. Nous avons tous en nous, le pouvoir de changer nos modes de vie quel que soit le lieu où nous habitons.
Toutes les associations de notre réseau, qu’elles appartiennent à un grand réseau ou non, qu’elles soient spécialisées dans l’éducation à l’environnement ou non, peuvent répondre et participer en synergie avec les autres acteurs associatifs, les jeunes scolarisés et les collectivités locales.
Cet appel à participation s’inscrit dans un idéal humaniste qui vise à faire prendre conscience des enjeux environnementaux sans les opposer aux conquêtes sociales car la situation actuelle nous montre qu’il ne peut y avoir de progrès écologique sans progrès social
Face aux discours, aux demi-mesures, il est temps d’agir car chaque minute qui passe est un pas de plus vers une situation de plus en plus irréversible. Vous avez en main le pouvoir de faire bouger les lignes. Faites vivre ce nouvel humanisme écologique et social en participant à cette première semaine de l’écocitoyenneté.
Daniel BOYS
Président de la Ligue de l’enseignement du Pas-de-Calais