En ayant affaibli les corps intermédiaires notamment par la suppression des emplois aidés, en ayant refusé de négocier avec les syndicats dans les conflits sociaux, en ayant voulu faire passer la loi travail par ordonnance sans concertation avec les syndicats, le président a contribué à déstabiliser un peu plus un corps social déjà en doute sur les vertus de notre système républicain.
Ignorant la richesse de notre histoire républicaine, faite d’idéal, d’utopies, d’implication des associations et des syndicats, de temps de luttes et de négociations pour trouver des compromis, le président a cru inventer une nouvelle forme de pouvoir. Celui-ci n’est en fait qu’une vieille conception bonapartiste où des élites détenant seules la vérité s’appuient sur des techniciens pour imposer de manière autoritaire leurs choix libéraux.
On voit bien aujourd’hui que le mouvement des gilets jaunes traduit un profond mécontentement social spontané, une défiance sur le fonctionnement de nos institutions, une aspiration à une nouvelle reconnaissance comme citoyens de celles et de ceux dont on a cru qu’ils étaient simplement devenus des consommateurs.
Alors que la démocratie représentative vacille, alors que les forces brunes gagnent toute l’Europe, il est temps de retrouver un nouveau souffle démocratique. La démocratie représentative a montré ses limites, les idéaux politiques sont à réinventer. Le mouvement des gilets jaunes traduit un profond mécontentement social spontané, une défiance sur le fonctionnement de nos institutions, une aspiration à une nouvelle reconnaissance comme citoyens de celles et de ceux dont on a cru qu’ils étaient simplement devenus des consommateurs. Mouvement des gilets jaunes qui remet à l’ordre du jour le rôle essentiel des corps intermédiaires dans le fonctionnement de la démocratie et qui en leur absence interroge sur quoi ce mouvement pourrait déboucher.
Avec les enjeux climatiques, la révolution numérique, le changement de société que nous vivons aujourd’hui, présente de grandes similitudes avec ce qui s’est passé lors de la révolution industrielle. Les républicains de 1848 avec leurs idéaux humanistes de justice sociale, d’émancipation et de conquêtes de libertés nouvelles nous ont montré que des solutions existent pour peu qu’on crée les conditions pour y parvenir. A cette époque, ils ont mis en place les conditions d’une vie démocratique équilibrée appuyée sur la démocratie représentative et des forces sociales organisées en associations. Ainsi, ils ont contribué à une société plus juste, plus humaine et plus libre.
Aujourd’hui le même enjeu est devant nous, inventer une nouvelle forme de vie démocratique en phase avec les nouvelles exigences de notre époque. Comme disait Gramcsi «le monde ancien se meurt, le monde nouveau tarde à apparaître et dans ce clair obscur surgissent des monstres». Les monstres, ce sont le populisme, le repli identitaire, les pestes brunes qui gagnent l’Europe. Ces monstres, à juste titre, nous inquiètent. Les réponse à ces inquiétudes existent, elles sont en oeuvre dans nos associations où nos concitoyens qui ne veulent plus être de simples électeurs que l’on consulte tous les 5 ou 6 ans expérimentent. Ils ne veulent plus d’une démocratie intermittente, ils souhaitent une démocratie d’implication où en citoyens responsables ils sont consultés sur les choix qui les concernent. Dans les associations, de nouvelles formes de vie démocratique apparaissent. C’est ce qu’on appelle la démocratie horizontale ou démocratie participative, qui sans remettre en cause la démocratie représentative inventent de nouvelles formes de responsabilités citoyennes qu’il convient d’articuler avec la démocratie de délégation de pouvoir. C’est ce mouvement qui doit impérativement être pris en compte pour que le nouveau monde ne soit pas “ce clair obscur d’où surgissent les monstres”.
Retrouvez l’intervention complète, de Daniel BOYS (Président de la Ligue de l’enseignement du Pas-de-Calais et administrateur national), lors de l’ouverture de la semaine de la laïcité à Isbergues le 3 décembre 2018 en cliquant sur ce lien : L’engagement et le bénévolat. Comment la société civile a permis une évolution de la société
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink
Permalink